[Sujet perso] Hida Azukeru

L'expression sur le visage d'Ichiro Mieko te fait douter quant à sa présence au dojo demain. Elle te salue à peine et sort sans un mot, en manquant de bousculer le samouraï du clan de la Grue, qui s'écarte poliment.

"Vous ne vous êtes pas fait une amie aujourd'hui, Hida-san. Dame Mieko est pleine de ce tempérament fougueux des gens du Nord. Laissez-lui l'hiver pour oublier... Mais je manque aux manières les plus basiques. Je suis Kakita Tetsunori."

L'homme s'incline poliment. Son kimono, bien que simple, semble taillé dans la plus belle étoffe, et tu soupçonnes que son apparence nécessite plusieurs heures de travail...

"Me feriez-vous l'honneur d'une promenade dans la cour du château ? Le modeste architecte que je suis est avant un peintre, et cette heure matinale est la plus propice pour capter la lumière de la région."

Azukeru s inclinât:
"Je me présente, Hida Azukeru. Permettez moi de me rafraîchir un peu avant notre promenade. Je N ai pas envi de ressembler à un torchon à côté de vous... Retrouvons nous dans la cour d ici quelques minutes."

"Assurément."

Le Kakita hocha légèrement la tête en signe d'assentiment.

"Je serai sur le mur Est."

L'homme semble un peu laconique, son timbre de voix monocorde n'aidant pas à apprécier s'il apprécie réellement sa présence ici. D'un autre coté, si la famille Kaiu accueille avec joie ingénieurs, architectes et forgerons en son palais d'hiver, il est beaucoup plus rare d'y trouver des peintres. Les artisans du clan de la Grue se font rare sur les terres du Crabe, leur présence ici trahissant souvent une disgrâce ou une punition...

Azukeru partis donc se raffraichir un instant dans ses appartement, rajuster sont kimono et sa coiffure et vérifier que la jeune enfant allais bien. Il n'oubliais pas la promesse qu il avais fait à son ami.

Puis il pris ses sabres et se dirgigea vers la muraille pour retrouver le samurai du clan de la grue.

Tetsunori ne fut guère dur à trouver, ses longs cheveux blancs le rendant ici visible de loin. L'homme est immobile, le regard tourné vers l'horizon. Les plaines de la famille Kaiu s'étendent ici, nappées des rayons du soleil qui s'est levé il y a quelques temps déjà. L'atmosphère a encore une teinte légèrement rougeâtre.

"N'est-ce pas extraordinaire, mon cher ? Chaque journée est source d'émerveillement. Et pourtant, nombreux sont ceux à voir l'aube comme le début d'une longue journée d'un labeur pénible, sans profiter pleinement du spectacle qu'offre Amaterasu à son lever. Avez-vous déjà eu l'occasion de contempler les peintures de Shiba Fujimaro ou d'Agasha Ryosei ? Des lignes pures, une touche de couleur, et pourtant elles semblent prendre vie devant vous. Cette simplicité, cette épure! C'est précisément l'aurore qu'elles font ressentir, ce moment où les formes semblent tronquées, les ombres violentes, les contrastes à leur paroxysme!"

L'homme semble vivre ses mots, bien que son ton soit toujours monocorde, et un peu haut perché.
Il tourne vers toi son visage aux traits presque féminins.

"Avez-vous déjà entr'aperçu la vraie beauté, Azukeru-san ?"

"Aurore hivernal
Une grue Et un crabe
Froideur matinale"

"De quelle beauté parlez vous Tetsunori san? Celle de l œil ou celle de l esprit?"

- san ?:

Tetsunori sourit légèrement.

"Pourquoi ainsi la compartimenter ? La vraie beauté éveille l'âme, elle touche à l'être entier. Certains moines acceptent volontiers l'idée que la beauté est un moyen d'accéder à l’illumination, lorsqu'on touche à celle qui transcende l'individu. Lorsqu'on parle d'une belle personne, on peut désigner à la fois quelqu'un au physique attrayant comme quelqu'un aux idéaux nobles. Le vocabulaire trahit ici une confusion bien humaine.
Le fait que vous me posiez la question me laisserait à penser que votre jeune âge ne vous a pas encore confronté à la chose... et pourtant. Pourtant, j'avoue avoir perçu en vous un je-ne-sais-quoi de beau, tout à l'heure au dojo. Les gens de votre clan ont une réputation de... d'authenticité, assurément due à la charge de votre devoir. Mais j'ai vu chez vous un calme et un maitrise, une assurance dans le geste. Suprenante, pour un homme de votre âge."

"pourquoi le compartimenter, c'est simple. Je ne prétend pas avoir atteint l illumination ni même d avoir la sagesse d un Moine. Je ne suis qu un amateur d art, qui gribouilles quelques poèmes a ses heures perdu sur la muraille Kaiu... Et contrairement a la plupart des membres de mon Clan, j ai été éduqué par mon pere, Hida Masurao."

"Je vous envie cette simplicité, Azukeru-san. Vous n'êtes pas sans deviner que les apparences sont souvent pour nous autres gens de cour un moyen de se protéger. Pour certains de briller, également, par des camouflets et des effets de style. C'est donc là qu'il fallait voir le secret de la beauté de votre frappe: sans fioriture ni excès."

Il se tait un instant, et l'endroit s'emplit à nouveau des bruits de la ville, du château, comme si la petite bulle de paix dans laquelle vous discutiez un instant venait d'éclater.

"Ha, Tetsunori-dono, je vous trouve enfin!" La voix grave mais cependant enjouée d'un samouraï de la famille Kaiu s’élève. L'homme parle fort, depuis la cour.

"Shiba Narihari a annoncé que son automate serait prêt pour une démonstration ce matin! Le seigneur Utsu a fait aménager un étage rien que pour ça, et tout le monde s'y presse déjà! Si vous vous dépêchez, je dois pouvoir vous garder une bonne place!"

Tetsunori lui fait un geste en lui assurant qu'il arrive.

"Eh bien, Azukeru-san, cette discussion fut un ravissement. Si vous appréciez la poésie, il faudra à l'occasion que je vous fasse lire quelques rares rouleaux du poète Kakuei que j'ai en ma possession..."

[...]

Azekuru et Sensu ont donc pris la poudre d'escampette grâce à Yasuki Ryu à l'approche du printemps. Un navire a embarqué les deux amoureux sur les côtes du clan du Phénix en direction des terres du clan du Crabe. La jeune Sensu est évidemment aux anges, même si elle ne semble pas appréhender complètement les bouleversements qu'une telle fuite engendrera: pour le moment, elle vit pleinement son aventure idyllique, telle une héroïne de roman. Elle rêve de vivre dans un village, cachée du monde, jouant les épouses dévouées, se contentant de peu...

Je te laisse résumer ton plan d'action et ce que tu fais!